Lettre à la rue

Ma chère,

Enfin on va pouvoir se regarder dans les yeux toi et moi. Enfin je vais te dire des quatre vérités. Je sais que tu comprendras, même si c’est un peu dur. 

Depuis mon enfance tu m’as appris beaucoup de choses. Tous les moyens de se faire de l’argent. Tu m’as fait grandir plus vite que beaucoup de mon âge.

Voir les shlagues supplier le bicraveur de leur donner leur dose. Demander un crédit. Et puis se faire planter par deux grands hommes qui les ont perquise dans leur case. Un  peu dur pour un gosse de sept ans.

Je sais que depuis quelques temps les choses ont changé pour toi. Les keufs rentrent dans une cité chaude. Devant des Abdel des Hicham des Karamba des Azdine ils se posent pas de question. Dur pour tout le monde.

Tu te souviens de mon premier contrôle ? C’était à cause de toi, quand même.  Menotté, tête au plancher. Je jouais au foot derrière un point de deal. J’avais 12 ans. Le sol est dur quand on a la tête dessus.

Dahmani, Villeneuve d’Ascq (59) 

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