Toi tu es sûrement celle que je côtoie le plus. Tu m’épaules et tu me ramènes sur le chemin. Pas forcément le droit d’ailleurs.
Tous ces réveils qu’on n’a pas écoutés, et tant pis pour le cours du matin. Toutes ces soirées en tête à tête, et tant pis pour la soirée où j’étais invité. Tous ces devoirs reportés, jamais rendus. Tu me disais toujours « T’inquiète, la prochaine fois… »
Plusieurs fois j’ai essayé de te quitter. Mais à chaque fois tu as repris cette place qui finalement est la tienne. Je ne suis sûrement pas le seul avec qui tu traînes. La dernière fois dans un café, j’ai vu un homme qui semblait déterminé à travailler. Il avait sorti son ipad, son petit carnet, mis son téléphone sur vibreur, commandé un gros café au lait. Et puis ses yeux partaient de l’autre côté, le café se vidait mais le document ouvert sur l’ipad restait blanc. Et puis d’un coup il est allé payer et il a tout rangé à tout vitesse dans son sac.
J’aimerais apprendre à me passer de toi. Mais je sens déjà que tu t’es encore emparée de moi et que je ne pourrai pas finir cette lettre.
Théo, Villeneuve d’Ascq (59)