Petite sœur,
Tu t’es envolée. Et moi impuissant je t’ai regardée déployer tes ailes. D’un seul coup ton visage a perdu son masque de souffrance, la paix s’est dessinée sur chacun de tes traits. Tu semblais dormir.
Je t’ai regardée, bien attentivement, pour graver au plus profond de ma mémoire chaque détail de celle que tu étais encore. Je t’ai caressé ta peau, pour que ma main n’oublie jamais sa douceur. J’ai embrassé tes cheveux, pour y respirer ton odeur et la garder encore un peu sur moi.
Je t’ai répété a quel point je t’aimais, encore et encore, pour que cette mélodie t’accompagne au long de ton voyage. Je voulais que chacune de mes larmes pousse ta barque vers cette nouvelle rive que j’imagine si belle, car la vie ici était pour toi l’enfer.
Tu es partie. Par amour pour toi je dois l’accepter. Je n’avais plus le droit de te demander de t’accrocher à la vie qui n’était que douleur. Tu t’es battue jusqu’au bout de tes forces et même au-delà. La mort était ta seule délivrance. Elle a enfin bien voulu te prendre. Ma douleur ne doit pas t’empêcher d’être en paix.
Te voilà maintenant dans mon cœur, gravée encore plus profondément qu’avant. Je partagerai avec toi tous mes bonheurs et toutes mes peines. Ta pensée nous unira sans cesse. Rien ne nous a jamais séparés, alors ce n’est pas le ciel qui aujourd’hui fera barrage.
Tu es partie en voyage et un jour je te suivrai.
Repose-toi petite sœur. Le ciel est si beau, les nuages si doux.
Jérémy, Etalans